La Hague, découverte en Normandie

La Hague, découverte en Normandie

Il est parfois des raccourcis qui collent bêtement à la peau, ainsi La Hague est un peu trop souvent relié au nucléaire. Certes l’usine de retraitement des déchets est là, mais il est tellement réducteur de s’arrêter à ça. Rangez vos idées reçues au placard, direction le Cotentin, une région splendide qui a séduit entre autre Prévert et si ça ce n’est pas un gage d’esthétisme…

La Hague, une région de caractère

La Hague est une partie de la Normandie qui a son caractère propre notamment dans son architecture qui fait la part belle à la pierre. Ici les bâtisses n’ont pas de colombage, seulement de la roche puissante, claire, prête à affronter les éléments. Ce qui séduit dans les paysages jusque dans les villages, ce sont ces lignes épurées, une beauté sauvage et préservée.

Le nord du cap de La Hague recèle de petits bijoux forgés par les éléments. Le Nez de Jobourg  est une falaise qui se dresse à plus de 120 mètres au-dessus de la mer. A l’horizon Jersey et Guernesey sont comme un écho. Il  faut également se rendre à Port Racine, du nom d’un pirate qui se cachait des anglais dans cette petite anse protégée, ou encore à  Goury qui offre un splendide panorama et abrite la station de sauvetage en mer.  Cette partie de La Hague est surnommée la petite Irlande… et pour cause. Les couleurs tranchées de l’océan, la bruyère, le relief me rappellent une ballade. La Mare de Vauville, site naturel protégé permet de s’offrir une agréable promenade au milieu des oiseaux, crapauds, renard roux  qui évoluent dans un site vieux de 6 000 ans. Passée la dune, le randonneur arrive sur une vaste et belle plage, spot pour le char à voile, le parapente et autres activités aimant le vent du large. Bien à l’abri du vent mais non loin de la mer, existe une curiosité hors du temps : le jardin botanique de Vauville. C’est autour de leur château et sur 40 000 m2 qu’Eric et Nicole Pellerin ont commencé en 1948 à  créer ce lieu unique qui abrite aujourd’hui plus de 1 200 espèces de l’hémisphère austral et dont s’occupent amoureusement Guillaume Pellerin et son épouse Cléophée de Turckeim. Une parenthèse inattendue  qui permet de rencontrer des passionnés.

Terre d’arts

La beauté de La Hague a attiré nombre de réalisateurs de films, séduits par son authenticité mais aussi son décor petite Irlande à seulement quelques heures de Paris.

Polanski est venu pour Tess, Granier Deferre  pour l’Etoile du Nord, le Peuple Migrateur est passé par la Mare de Vauville, pour ne citer qu’eux. Alexandre Trauner chef décorateur qui a travaillé avec les plus grands cinéastes des années 30/40 a fait venir Jacques Prévert à La Hague. L’écrivain tombe amoureux de la région et y achète une maison. C’est à Omonville-la-Petite qu’il finira sa vie. Sa demeure se visite et permet de rentrer dans l’univers de ce talentueux artiste. On y découvre un portrait réalisé par Picasso ou encore le manuscrit sur partition du poème des Escargots… souvenirs d’école ! Le poète est enterré dans le village, en guise de pierre tombale, juste un frotteux  ces pierres qui sont disposés dans les champs permettant aux animaux de se gratter. Autre artiste ayant vécu à La Hague et dont la maison se visite Jean-François Millet. Ce peintre reconnu à qui l’on doit notamment Les Glaneuse (1857) ou L’Angelus (1859) a grandi à Gréville. Dans le cadre du festival Normandie Impressionniste 2013 il faut découvrir Autour de l’exposition Millet sème, Van Gogh moissonne… de l’inspiration à la réinterprétation : une rencontre artistique déterminante.

Entre culture, paysages envoutants, gastronomie (voir encadré), La Hague ne peut que séduire le voyageur.  En repartant les paroles d’une chanson de Souchon reviennent en tête… Là-bas dans le Cotentin je te jure, mon amour, je ferais tout pour que nos baisers durent toujours…

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